De tous les temps, dans toute les cultures du monde, le versant toxique de la parole a été critiqué et condamné.
Mais
à l'heure où pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, les
machines donnent de la voix en se mêlant à nos conversations et à notre
vie quotidienne, nous ne prenons pas assez la mesure de enjeux éthiques,
sociaux et politiques de cette situation.
Rien ne s'efface dans
l'univers numérique.La politique est morte, remplacée par la seule
communication, parole formatée des éléments de langage à des fins de
manipulation. Parler pour s'assurer de soi ?
Monnaies et paroles
ont un point commun décisif: elles constituent des charnières entre le
collectif et l'intime, le rationnel et l'affectif.
Les mots sont à tous mais mes paroles sont à moi.
Le
manque de mots conduit à la violence et l'injure remplace les mots qui
font défaut. Savoir parler suppose un stock de vocabulaire et il est
important de restaurer à l'école le sens de la parole afin de
reconfirmer toute la responsabilité de ses paroles car la parole toxique
peut devenir hors de contrôle.
Souvenons nous du langage " nazi" ,
des événements du Rwanda , plus près de nous , des dits et non dits des
Russes et autres etc ...
Cependant les machines ne comprennent pas plus la haine que l'amour ce qui ramène à la responsabilité de chacun(e).
Parler bien c'est parler l'humain.
Dans
un style limpide Monique Atlan et Roger-Pol Droit tracent une analyse
philosophique et historique du statut de la parole pour ouvrir des
pistes de réflexion sur la crise actuelle sur les " réseaux sociaux".
Cette
lecture appelle à notre responsabilité individuelle et collective
envers ce qui est un " super pouvoir" des humains , dire ou se taire.
Très intéressant .
https://www.youtube.com/watch?v=5RnLtDT0f1A
https://www.youtube.com/watch?v=UEYG_CnS-qc
https://www.dailymotion.com/video/x8j39t4