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lundi 7 décembre 2020

Antoine Bloyé Paul Nizan

 

Antoine Bloyé par Nizan

 

Antoine BLOYE. (Paul Nizan) 1933

 

 Un auteur injustement oublié, on sait juste qu’il a été l’ami de Sartre et Simone de Beauvoir, qui le mentionne dans ses écrits. Membre actif du parti communiste, il en démissionnera au moment de la signature du pacte germano-soviétique, en 1939, et rompra toutes relations avec Sartre et Beauvoir.

Il meurt à la guerre en 1940.


ANTOINE BLOYE est un personnage auquel on s’identifie facilement. Fils d’un ouvrier des chemins de fer et d’une femme de ménage, il suivra ses parents au fur et à mesure de l’avancée des voies ferrées à travers la France. Excellent élève, il reçoit une bourse, mais « évidemment » pas pour aller au lycée, quel besoin aurait-il d’apprendre le latin, et le grec ? Pour lui, ce sera « l’enseignement spécial », destiné aux enfants d’ouvriers méritants. Au fil des déménagements, il lui arrivera de côtoyer des élèves promis à de hautes destinées, comme Aristide Briand (fils d’un cafetier)  mais il n’osera jamais par la suite, se rappeler à leur bon souvenir.

Antoine ira loin. Comme son père, il suivra le chemin de fer, au fur et à mesure de sa progression à travers la France. Il deviendra chef des Ateliers de la Compagnie, (le journal « le Combat » avait même annoncé sa nomination !), et il y aura aussi des hommes à qui il pourra donner des ordres. Lui et sa femme ont maintenant un salon de style Louis XV, en velours vert, sa femme voudrait bien recevoir, une fois par mois, « ces dames d’œuvre », qui s’occupent de donner des conseils aux femmes d’ouvriers, « qui ne savent pas tenir leur intérieur »…mais il s’y oppose violemment…  « Ces femmes ne connaissent rien au monde ouvrier ! »

Puis vient la guerre de 14, les hommes partent les uns après les autres, aux cris de «Vive la guerre, vive l’armée… ! » et les ateliers que dirige Antoine, toujours avec la même rectitude, fabriquent des obus, jusqu’au jour où on découvrira que certains de ces obus sont défectueux, et que, comme il se doit, ce n’est pas le supérieur d’Antoine, un ingénieur toujours ivre,  qui sera accusé de négligence…

Le voilà muté d’office, en banlieue parisienne, avec très peu de responsabilités et de travail, il ne s’y plait pas du tout. Il consacrera ses dernières années de vie à réfléchir à ce qu’il aurait pu faire d’autre, et qu’il s’est refusé, parce que « ce n’était pas pour lui »…

Un style magnifique, qui rappelle un peu Zola, la description d’un mode de vie et d’une ascension sociale qui rappellera des souvenirs à certains d’entre nous. 

Anne

 

https://www.franceculture.fr/emissions/personnages-en-personne/antoine-bloye-ou-la-vie-apolitique 

 

 

 

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