En 1925, l’Inde est une colonie britannique. James
Mc Donald, à la tête d’une plantation de thé, emploie les services d’une
entremetteuse pour lui trouver « une femme »( il ne saurait être
question d’une épouse, évidemment, mais d’une jeune fille dont il fera sa
concubine). La professionnelle met le plus grand soin à lui trouver une très
belle jeune fille, Chintimani, qu’il installe dans une maison luxueuse, près de son manoir. Elle vient d’une famille
misérable, et pour elle, cette transplantation est un vrai conte de fée.
Une petite fille, Sérafina vient au monde, James
l’adore, et elle adore son papa, qui vient leur rendre visite aussi souvent
qu’il le peut, mais il est évident que sa mère ne mettra jamais les pieds dans
le splendide manoir où il vit seul.
Chinitimani, de nouveau enceinte, met au monde Mary.
Encore une fille ! C’en est trop. James la quitte. Elle et ses deux
enfants continuent à habiter la belle maison, de bénéficier de tout le luxe
possible, mais étant donné l’âge de James, les gens commencent à se demander
pourquoi il ne s’est pas marié, comme il convient.
On lui présente Dorothy, une jeune femme anglaise,
médecin (ce qui est rare, à cette époque), à qui il fait une cour qui n’en
finit plus, jusqu’au jour où il lui révèle l’existence de ses deux enfants, ce
qu’elle a bien du mal à accepter, mais elle finit par s’y résigner, par amour
pour lui, et ils se marient.
On envoie les petites dans une bonne pension
britannique, tenue par des religieuses, James veille à ce qu’elles ne manquent
de rien, mais aux yeux du monde, elles n’existent pas, elles viennent passer les
vacances scolaires chez leur père, et chez « leur tante Dorothy » qui
va habiter ailleurs tant qu’elles sont là !
Elles vont
grandir, et devenir infirmières, un des rares métiers « convenables »
pour des jeunes filles bien élevées, en attendant de se marier, bien
entendu ! Mais avec qui ? Toutes deux sont très belles,
intelligentes, aussi élégantes que possible, mais pas question de révéler leurs origines !
Filles illégitimes d’une Indienne (dont on ne saura plus rien par la suite,
d’ailleurs. Il est probable qu’elle a fini misérablement), et d’un riche
Ecossais, lequel émigrera en Rhodésie avec sa femme au moment de l’indépendance de
l’Inde, personne ne doit savoir qu’elles sont métisses.(Les contacts avec James
et Dorothy se résumeront à quelques lettres par an, toujours écrites par
Dorothy, qui y joint des photos de leurs chiens), il leur faut absolument
trouver un mari convenable, et c’est difficile.
Elles y
arrivent, on ne saura pas grand-chose de plus, sinon qu’à la mort de Sérafina,
sa fille Caitlin se tourne vers sa tante Mary pour percer le mystère qui a
toujours auréolé leur jeunesse…
J’ai bien aimé la première partie de
ce livre qui se passe en Inde, au temps des Anglais. La deuxième partie, la
recherche d’un beau parti par les jeunes filles, m’a semblé
« convenue ». Sérafina finira par trouver à se marier avec un homme
riche (son seul critère) après divers déboires. Idem pour Mary, plus
« sérieuse », qui elle aussi se marie, avec un Britannique, bien
entendu, mais toutes deux garderont le silence sur leurs origines véritables.
Anne