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dimanche 17 octobre 2021

Le héron de Guernica Antoine Choplin

 

 

Le héron de Guernica par Choplin

De cet auteur je vous ai déjà signalé « A contre-courant » et « Nord-Est ».Aujourd’hui il s’agit de son roman de 2011 .

Guernica, mai 1937. Basilio jeune peintre autodidacte passe son temps à observer dans les marais les hérons cendrés. Il s’acharne à rendre par le pinceau la vie, la beauté de ces oiseaux hiératiques.

Pourtant, c’est à Paris que nous le montrent les premières pages. Car le Père Eusebio, à Guernica, a su convaincre Basilio de se rendre,  en Mai 1937, à l’inauguration de la Première Exposition universelle des Arts et Techniques.  « As-tu déjà entendu parler de Picasso ? Eh bien il parait qu’il veut réaliser pour le pavillon espagnol une œuvre sur ce qui s’est passé ici, à Guernica. »

Basilio ira à Paris pour savoir ce qu’un peintre, Picasso, qui n’est pas encore célèbre, a peint au sujet de Guernica, où il n’était pas, lui, le jour du marché , le 26 avril 1937.Et puis il emmènera sa peinture avec lui : « Ce jour_là il y aura la présentation du tableau à la presse et Picasso sera forcément là. Peut-être qu’il voudra y jeter un coup d’œil ? »

Ce qu’il en fut de la rencontre devant le tableau entre le peintre et le garçon, les dernières pages du livre nous le diront.

Entre temps il nous faut entrer dans le village de Guernica, suivre ses habitants dans leur quotidien à peine troublé par la proximité de la guerre civile, être près de Basilio lors de ses face à face avec « son » héron. Avec lui il nous faut écouter l’approche d’un avion, sentir le souffle de la déflagration alors qu’il vient de larguer ses bombes …Assister à l’horreur alors que nul quartier n’échappera « au fer et au feu qui dégringolent des nuages.

Sur ces tragiques évènements, l’approche de l’auteur est singulière. Et comme à l’accoutumée son style sobre, où n’entre nul discours parasite, suffit à montrer l’enjeu du récit. Il me semble ici que se répondent des oppositions . Entre la tranquillité de la petite ville basque et sa dévastation soudaine ? Entre la ferveur discrète d’un peintre amateur, et le surgissement de l’une des œuvres les plus célèbres du monde ?

Peut-être s’agit-il,  plus largement, du regard posé sur la manière dont s’impose l’Histoire sur nos vies , fragiles mais immensément porteuses d’infini.

Marie Thérèse

 https://www.youtube.com/watch?v=6SCLLhdhNpI


 

 

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