Enfin traduit en Poche un nouveau roman de l’auteur des « Délices de Tokyo » !
Ryôsuke, jeune homme seul au monde , s’embarque pour Aburi, l’île où il va travailler comme saisonnier. A 28 ans, sous le coup de sa tentative de suicide et de sa démission au restaurant où il gagne sa vie, il se débat entre un manque de confiance en lui et une soif de vivre et de réussir. Il porte aussi le fardeau du souvenir de son père, suicidé au terme d’une vie ratée .Sur l’île d’Aburi il s’apprête à poursuivre sa quête de sens à l’occasion de quelques semaines de travail de force, mais il sait aussi pouvoir retrouver là l’homme dont sa mère lui a si souvent parlé…
La vie sur l’île se découvre à Ryôsuke et à ses deux camarades aussi sympathiques, courageux et un peu perdus que lui : le bouillant Tachikawa et la fine Kaoru.
Etrange île qu’Aburi, son relief, sa forêt de banians, sa population de chèvres sauvages, ses rudes habitants inhospitaliers, dans un récit néanmoins d’une grande sobriétéet comme chuchoté au rythme des dialogues et des descriptions.
Pour le lecteur le dépaysement est tout aussi intense, au pays du Shôshû, des bonites, coryphènes, thazards, sashimis et autres noctiluques…
On ne sera pas surpris d’apprendre que l’auteur de cette fable, Durian Sukagawa, est non seulement romancier et poète, mais aussi diplomé de philo et de « l’Ecole de pâtisserie du Japon ».
Aburi est une île de fiction dont le nom, en cuisine signifie : « légèrement grillé ».
L’auteur, également chroniqueur à la radio, écoute les jeunes qui lui confient leurs questionnements, leurs rêves. Pour Ryôsuke, le rêve est de parvenir à fabriquer du fromage de qualité. Il s’obstine, malgré tous les obstacles .Et la moindre des difficultés n’est pas pour lui l’absence d’un climat favorable à toutes ses tentatives d’affinage…L’absence de l’atmosphère tempérée de l’Europe…Et du savoir- faire français , souvent évoqué dans ces pages.
Cette histoire à la fois grave et légère, garde jusqu’au bout son suspens, et c’est ce qui lui donne une qualité supplémentaire.
Marie Thérèse
