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lundi 5 mai 2025

La longe - Sarah Jolline - Fardel

 La Longe par Jollien-Fardel

 

Tous les matins, au réveil, Rose, lutte pour ne pas être assaillie par la réalité crue, dans cette chambre aux parois boisées où elle vit désormais attachée par une longe.

Rose est devenue folle de douleur au moment où, trois ans auparavant, des policiers sont venus lui annoncer la mort de sa petite fille, Anna. Cette douleur, elle n’est pas parvenue à la surmonter, au point de devenir un danger pour elle et pour les autres, au point de demeurer attachée et recluse.

La vie était joyeuse, avant l’accident. Rose se souvient de son enfance dans un village de montagne, rythmée par la phrase inscrite sur une poutre du bistrot de sa grand-mère adorée : « Tu es d’une espèce qui aime la lumière et déteste la nuit et les ténèbres ». Son amitié immédiate avec Camil, le petit garçon qui venait passer ses vacances sur les hauteurs, devenu bien plus tard son mari et son indéfectible soutien ; leurs lectures et leurs promenades au cœur d’une nature somptueuse ; la naissance de leur enfant ; leurs métiers qu’ils aiment, lui est architecte, elle ostéopathe. Une vie apparemment sans histoires, dans laquelle Rose, ressassant le passé, traque les failles, elle qui ne s’est jamais remise de la mort longtemps inexpliquée de sa propre mère, le jour de sa première communion. Elle qui est également rongée par le remords de n’avoir pas désiré vraiment l’arrivée d’Anna.

Les souvenirs de Rose vont peu à peu, dans une narration haletante, nous révéler les circonstances de l’accident, et celles de sa propre réclusion.

Mais, le jour où Rose, percevant soudain une présence inconnue derrière sa porte close, entend filtrer à travers la paroi des phrases extraites d’un livre de Marguerite Duras, nous, lecteurs, avons l’intuition que la lumière pourrait gagner…

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J'ai bien aimé l'écriture, fluide sans tomber dans le pathétique. Cette femme, au début, ne sachant pas exprimer par des mots sa douleur, n'avait que la violence des gestes pour l'exorciser, d'où la longe - en hôpital psychiatrique, c'était la camisole de force, Ici, c'est un moindre mal, à mon sens....
 
 
 

 

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