Jean Claude
https://www.youtube.com/watch?v=TVQy74X9ZoY
https://www.youtube.com/watch?v=TVQy74X9ZoY
Le titre n'est pas idéal...
Mais j'ai trouvé ce livre très intéressant. Il présente ce
qu'apporte la religion autant au niveau de l'individu que de la
collectivité, ses bienfaits et ses limites, les excès qu'elle
peut présenter. Ce que l'on y recherche, comment on est amené à
être croyant ou non croyant etc.
C'est une étude assez complète, sans jugement d'un côté comme de
l'autre.
L'auteur est athée mais il ne dénigre jamais les croyances des
uns ou des autres.
Sylviane
Article de La Croix :
Bien connu pour ses travaux sur la résilience, Boris Cyrulnik est une figure attachante du paysage des sciences humaines. Sans doute parce qu’en introduisant ce thème en France, au tournant du siècle, il a su parler au meilleur de nous-mêmes. Il a étayé, consolidé, encouragé, une espérance intime et sociale profonde, celle de croire que nous sommes capables de traverser le malheur. Dans une époque lourde en déterminismes et en tragédies, le propos fut, à juste titre, remarqué.
Que Boris Cyrulnik s’intéresse aujourd’hui à la question de Dieu peut sembler inattendu. Son travail autour de la résilience lui avait pourtant déjà fait traverser de nombreux thèmes traditionnellement pris en charge par la religion : le mal, l’épreuve, la souffrance, l’espérance… Son ouvrage Psychothérapie de Dieu s’inscrit donc dans le déploiement d’une pensée, même s’il s’attaque pour la première fois de front à cette immense question.
« Qu’est-ce qui, dans l’âme humaine, tisse l’attachement à Dieu ? » Qu’un auteur comme Boris Cyrulnik mette un coup de projecteur sur la vie croyante commune, courante, presque banale, n’est pas négligeable. Car la face « ordinaire » de la religion est aujourd’hui largement cachée par les convulsions des fanatismes religieux que l’actualité ne cesse de rappeler. « Peut-on ignorer qu’aujourd’hui 7 milliards d’êtres humains s’adressent à Lui tous les jours, ressentent sa proximité affective, craignent son jugement et prennent rendez-vous dans de magnifiques lieux de prière qu’on appelle églises, mosquées, synagogues et temples divers ? » questionne l’auteur en introduction. Il répond par la négative et se propose de « mener l’enquête ».
Boris Cyrulnik considère que les théories de l’attachement offrent « l’outil le plus efficace et le plus cohérent pour penser ce mystère ». Derrière cette expression savante, le propos est simple : « On aime Dieu comme on aime les hommes, pose-t-il. Ceux qui ont acquis un attachement rigide se soumettront à un Dieu totalitaire, alors que ceux qui bénéficient d’un attachement sécure se sentiront suffisamment en confiance avec leur Dieu pour tolérer que d’autres en aiment un autre que lui. »
La thèse est efficace, pour une part pertinente, mais elle ne fait guère droit à la diversité du rapport à Dieu. Elle oublie les questionnements, les revirements, les retournements que peut provoquer le rapport à Dieu dans une existence, remous divers dont témoigne toute la littérature spirituelle (singulièrement absente de l’ouvrage).
Boris Cyrulnik a certes de l’empathie pour son sujet, mais on se surprend à lire sous sa plume des propos d’un étonnant simplisme, d’un niveau de généralité irrecevable. Il n’évite pas des propos de comptoir sur les religions (sur la différence entre athées et religieux, entre religion et spiritualité, sur la place de la croyance dans le deuil), tout en affichant une ambition de scientificité (pourcentages, expériences recours aux neurosciences…) trop facile pour être convaincante.
Pour penser Dieu et la croyance, nulle route n’est interdite. On peut croire que biologiser l’âme lui fait rendre ses secrets. Les croyants n’ont pas à s’en effaroucher. Certains se satisferont peut-être que la religion soit reconnue par Boris Cyrulnik comme « un précieux facteur de résilience ». On attendait pourtant une autre hauteur de vue. Que l’auteur nous fasse faire un pas de plus dans la longue histoire, ici ignorée, des rapports entre psychologie et spiritualité. Ce sera peut-être pour une autre foi(s)…
https://www.youtube.com/watch?v=eAmXtvNjUjQ
Je vous propose un roman noir de cet écrivain , journaliste, scénariste, né à La Havane en 1955, auteur d’une série policière autour de l’ex – inspecteur Mario Conde.
La Havane été 2003. L’ex- inspecteur Mario Conde survit à sa jeunesse flouée des années 70 en achetant et revendant à de riches étrangers des livres anciens. Beaucoup de gens se séparent en effet (entr’autres) de leurs livres pour pouvoir manger et dans une maison de maitre Conde a la bonne fortune de tomber sur une grande bibliothèque de livres rares, à l’abri depuis 50 ans des soubresauts de la révolution.
Tandis qu’il exulte de pouvoir s’attendre à pourvoir à ses besoins et à ceux de ses amis de toujours, la page d’une ancienne revue arrive entre ses mains , découverte dans l’un des volumes.Elle montre la photo de Violeta del Rio, chanteuse de bolero des années 50 annonçant qu’elle abandonne la chanson. La beauté et le mystère de celle que l’on sur- nommait alors « La Reine de la Nuit » obsèdent le Conde.Il se lance alors à corps perdu et comptant sur une certaine « intuition », dans une enquête qui l’emmène, implacable, dans les brumes d’un passé indélébile, et dangereusement, dans les bas – fonds d’un Cuba exangue, où la faim régit la vie des habitants, les pousse à tremper dans toutes sortes de trafics.
Découverts au gré des incursions dans divers milieux de cette pègre moderne, les rapports entre la famille d’Alcides Montès de Oca dont les enfants vendent malgré eux le trésor de livres , et la mystérieuse Violeta, révèleront bien sûr des compromissions d’autrefois entre miséreux et riches, cruels bénéficiaires de leur soutient à Batista.
La vérité se fait jour, avec moins d’importance peut-être, que la vision magistrale de Cuba brossée par Padura.
Certes, ce roman exalte l’amour des livres, l’amour de la culture, de la musique , de la poésie du bolero, la force de l’amitié dans le petit groupe des fidèles du héros, mais surtout il conjure , avec une grande pitié , la perte par épuisement de cette île , des mythiques qualités.
L’ambiance de cette histoire, son côté historique et social, son écriture prenante , m’ont révélé un auteur à retrouver ! (Collection Points)
Marie Thérèse
https://www.youtube.com/watch?v=7AiZjizzzvg
Roman que j'ai lu et aimé....avec énormément d'originalité....un nouvel auteur....qui promet !!
Monique
https://www.youtube.com/watch?v=MtCA45UtJqk
Nantas Nouvelle écrite par Emile Zola en 1884 dont toute l'histoire est bâtie sur la différence du statut social .
Nantas est d'une extrême pauvreté, alors qu'il marche dans la rue, il est éclaboussé, des vêtements élimés, sa tenue met l'accent sur sa misère, dans cet accoutrement il cherche désespérément du travail mais sans succès. Pourtant, il manifeste une volonté farouche, il prétend que par la force il soulèverait des montagnes, ses amis n'interprètent ce terme qu'au sens physique, d'où leur attitude ironique.
Un Jour une inconnue, se présente dans sa mansarde, elle vante ses mérites, au cours de la conversation, elle lui demande, qu'est qu'il penserait d'un mariage, vu son côté désargenté il affirme que personne ne voudrait de lui, cette proposition , puis dans un premier temps blesse son orgueil, puis il se ravise et accepte le contrat. Mademoiselle Chuin feint de ne vouloir aucune commission, mais il n'en est rien . Le lendemain Nantas à une entrevue avec le Baron Danvilliers ce dernier lui adresse des remontrances, ce dernier endosse la faute morale, sans rien répliquer. Nantas perçoit sur le contrat une avance. Dès qu'il sort de l'entrevue, Flavie exprime ses conditions, pour valider l'engagement. Dans l'intervalle Nantas, poursuit une carrière politique, d'abord Député, puis par la suite il vise le poste de Ministre des Finances, le voici en pleine ascension, mais de plus en plus son cœur s'attache à Flavie, mais pour masquer cette évidence, il avance le motif de sa réputation, il en informe le Baron Danvilliers. Il sermonne sa fille, mais comme il se fait insistant, elle lui dévoile toute la vérité, non sans rappeler à Nantas qu'il n'a pas respecté les termes du contrat. Chacun est dans la plus grande déconvenue face à la situation. Nantas poursuit son ascension, mais il n'a plus goût à rien. Son but est de posséder Flavie, il pense à se suicider. Pour mettre fin à l'idylle entre les deux amants il soudoie Mademoiselle Suif, Flavie lui interdit l'accès à son appartement,mais il s'impose, alors que Flavie lui affirme que ses soupçons sont injustifiés tout à coup elle découvre son amant dans son lit. Flavie est dans la confusion, Nantas se retire, il va dans son ancienne mansarde, pour se remémorer le passé et faire le bilan de sa vie, résolu à mettre fin à ses jours.Il met en ordre les affaires en cours, revient dans ses appartements privés, prend le revolver dans le tiroir du bureau, mais ayant omis de fermer la porte à clé Flavie le surveille non loin de là elle rentre promptement dans le bureau il brise sa carapace orgueilleuse , elle lui déclare son amour.
Michel
https://www.youtube.com/watch?v=GNt4U41e0iI
Si,vous aimez les romans noirs et palpitant....lisez "Ces orages là" de Sandrine Collette.....une des reine des polars , actuellement.... même ,si, j'ai préféré
Monique
https://www.franceinter.fr/emissions/boomerang/boomerang-06-janvier-2021
C'est un livre positif. Il raconte la vie de Marco Carrera et donc de ceux qui l'entourent. Vie familiale, vie sociale, vie intérieure. C'est intéressant mais complexe. Il m’a demandé un effort de concentration, parfois de relire un peu en arrière pour bien structurer les divers personnages. C’est bien écrit. Un livre qui sort de l’ordinaire.
Nicole
https://www.franceinter.fr/emissions/boomerang/boomerang-14-janvier-2021
https://www.youtube.com/watch?v=IwB6LfgvShs
https://www.mollat.com/videos/sandro-veronesi-le-colibri?cache=true
C'est son autobiographie qu'il fait, donc même si suis déçue que les rares petites astuces culinaires qu'il révèle soient trop sommaires, on peut penser que ce n'était pas le sujet du livre.
Mais ce qui me déçoit c'est qu'il parle de sa grande sensibilité, à la lecture de ce livre, je ne l'ai vraiment pas ressentie. D'autre part je n'ai pas aimé ses critiques sur sa famille qui semblent dites pour se faire 'mousser' = regardez, malgré cela où je suis arrivé ! or par exemple, si son frère l'étouffait, était néfaste pour lui, pourquoi avoir travaillé avec lui ? Il pouvait prendre un autre chemin. On comprend bien qu'il en a tiré les bénéfices mais il m’a semblé trop imbu de sa personne pour être franc.
Nicole.
Philippe Conticini est reconnu comme l'un des meilleurs pâtissiers du monde
Dès son plus jeune âge Philippe est souvent seul dans l'appartement où il joue au petit chimiste du goût et commence à mélanger les saveurs. Dans la lignée de ses parents il ouvre avec son frère La Table d'Anvers.C'est en goûtant sa version de la côte de cochon de lait que Philippe voit sa vie s'ouvrir....
Il remet en question toute sa pratique de la pâtisserie et n'aura de cesse de chercher à provoquer de gros câlins dans ses desserts.
Comment cet être d'une sensibilité rare s'est-il construit? Dans ce récit où apparaît le fil de sa vie, Philippe Conticini explique son voyage initiatique vers le goût.
C'est savoureux, émouvant et on s'en "lécherait" presque les babines.... hum....
Jean Claude
https://www.franceculture.fr/emissions/les-bonnes-choses/philippe-conticini
J'ai aimé '' une rose seule"... roman dépaysant.... Monique
Suite au décès de son père qu'elle n'a jamais vu, Rose est convoquée pour le testament, par un notaire au Japon où il résidait. Il avait tout prévu pour plusieurs jours afin que Paul, son assistant lui fasse découvrir un peu du japon et il lui avait laissé une lettre.
Je suis très déçue par ce livre, pour moi c'est un roman à l'eau de rose, c'est le moment de le dire! le récit est facile, attendu, aucune originalité, les fleurs, les clichés du Japon. Mais ici la poésie n'est pas naturelle.
Rose n'est pas attachante, les autres personnages sont à peine décrit ou mal. La promenade spirituelle est insipide.
Pourtant j'ai lu d'autres livres poétiques sur le Japon qui m'ont bien plu et d’autres livre de Murielle Barbery comme ‘l’Elégance du Hérisson’ que je trouve excellent.
Peut-être que si les motivations du père avaient fait partie du livre, cela lui aurait donné un intérêt.
Nicole
J'ai terminé ce livre il y a quelques jours et je commence déjà
à ne plus bien m'en souvenir mais je vais essayer de vous dire
mes impressions. Tout d'abord, s'il s'agit de contes, ce ne sont
pas des contes pour enfants. J'appellerais plutôt ça des
nouvelles bien que certains événements relèvent parfois du
fantastique, de l'irréel. À part ces quelques " anomalies " on
trouve dans ces histoires très prenantes ce qui compose nos
existences, amour, amitié, détresse, espoir, cruauté... La
dernière se passe dans une maison de retraite, elle est
particulièrement dramatique et elle fait un peu peur.
J'ai bien aimé ce livre parce que je ne me suis pas ennuyée,
chaque histoire est étonnante, une seule ne m'a pas plu du tout.
Sylviane
https://www.youtube.com/watch?v=Hth-7y76rSk
Émile Zola est né en 1840 à Aix en Provence ,il meurt asphyxié dans son appartement à Paris, chef de file du naturalisme au contact du Professeur Claude Bernard, dans le Roman expérimental il soulève la question de l'hérédité et du déterminisme . Voici quelques-unes de ses œuvres : Les Rougon-Macquart, Germinal, Thérèse Raquin,Aux bonheur des Dames, la bête humaine.
Dans la nouvelle le capitaine Burle le récit se déroule dans la localité de Vauchand. Le petit Charles est orphelin de mère, il est élevé par sa grand-mère, il reçoit une stricte éducation. La grand -mère nourrit le rêve, que le petit fils s'engage dans l'armée, pour prolonger la lignée familiale, sur le plan professionnel.
Depuis le décès de sa femme, le Capitaine Burle mène une vie de volupté et d'alcoolique, il s'est épris de Mélanie qui tient un café, et n'a d’autres projets que de soutirer de l'argent au Capitaine dans l'espoir dans l'avenir d'avoir une autonomie financière. S'il l'on met le projecteur par comparaison, pour ce qui touche au problème de l'alcoolisme entre Burle et Gervaise on constate que le Capitaine s'est avachi dans sa passion et la paresse alors que Gervaise jusqu'au bout a montré son énergie puis elle était vaillante. De plus, Gervaise sombrait dans la misère, alors que le capitaine avait un autre statut social, si même il ne gagnait pas des cent et des mille.
Burle est ami avec un major, car Burle se livre à une adjudication il est en cheville avec un boucher, ce qui va brouiller par la suite définitivement leur amitié . En mettant le nez dans les comptes, le Major se rend compte de la malversation, le voici indirectement impliqué. Le major trouve un compromis couvre le faux en écriture, et couvre la dette. Quelque temps plus tard Burle récidive, là le Major Burle récidive provoque le Major en duel et le tue. Quant à Charles, il meurt de la typhoïde, une si stricte éducation pour une fin aussi triste, et au bout du compte un espoir déçu pour la grand-mère.
PS : Le Major était un addictif du jeu, mais on peut se demander à bon droit s'il n'a pas provoqué Burle en dehors de la stricte réputation pour couvrir une ou des dettes de jeux en prison plus de poursuite
Michel |
Si vous souhaitez lire cette nouvelle :
https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Capitaine_Burle_(Recueil)/Le_Capitaine_Burle
Près de 700 pages...ce gros roman noir...mais si beau....." Histoires de la nuit" de Laurent Mauvinier.....bien construite cette histoire...vous tient en haleine, jusqu'au bout....il faudrait,quelques pages de plus.....pour savoir... comment et dans quel état se retrouvent les personnages principaux....Marion Ida Patrice et Christine....je ne vous en dirais pas plus....lisez le...vous ne serez pas déçus....
Monique
https://www.youtube.com/watch?v=taUuML-_Ouo
https://www.youtube.com/watch?v=ESGKs1c8kO8
https://www.youtube.com/watch?v=QZStskMOJTc
La Croix 30-9-2020
Ce soir, on va fêter les 40 ans de Marion, l’épouse de Bergogne. Ce paysan longtemps solitaire, tendre et généreux, qui souffre de ses origines, de son physique, de son horizon limité, n’en revient pas d’avoir épousé tardivement cette femme belle et mystérieuse, au passé flou. Leur fille Ida, 10 ans, s’active. Même Christine, la voisine, en dépit de sa méfiance instinctive à l’égard de Marion, est mise à contribution. Depuis quelque temps, cette artiste sur le retour, qui intrigue, reçoit des lettres de menaces, sans en comprendre la cause, ni l’origine.
Ce jour-là, Marion, qui travaille dans une imprimerie, s’apprête à affronter sa direction qui lui reproche à tort une faute. Elle compte en profiter pour river son clou à son chef direct qui la harcèle et la reluque. Pendant ce temps, son mari, qui a recours à des amours tarifées, rentre au logis pour peaufiner les derniers détails de la grande soirée. Sauf que le comité d’accueil a changé. Deux types l’attendent. Un troisième va les rejoindre. Ce n’est que le hors-d’œuvre, une redoutable mise en bouche…
Avant d’entrer dans le vif du sujet, Laurent Mauvignier qui, pour la première fois, se lance dans un ample polar social et psychologique, cisèle de subtiles descriptions en clair-obscur de ces vies d’humiliations ravalées, de rejet, de blessures secrètes, d’ennui conjugal, de mésalliances qui ne s’avouent pas, de gestes malhabiles et d’attentions maladroites pour témoigner d’un fond d’affection. Il brosse aussi un tableau de la désaffection rurale, de l’abandon et de l’oubli où, peu à peu, sans bruit, tout s’éteint et disparaît. De ces coins perdus où même les noms jadis si évocateurs des hameaux ne disent plus rien à personne.
Mais ce qui domine et fascine, c’est le travail littéraire, la mise en place d’une mécanique en forme de machine infernale, qui monte crescendo et ne cesse, page après page, de surprendre, d’étonner, de fasciner. Ses phrases longues et lentes créent une tension obsédante sans échappatoire. Le rythme sinueux de ce style, aux multiples divagations, aux incessantes incertitudes, qui semble avancer à tâtons dans l’insaisissable, fonctionne en spirale pour mieux s’enfoncer dans le fracas d’un passé trop longtemps caché qui vient exploser à la figure des protagonistes.
Sur fond d’amertume et de désillusions, le romancier allonge les scènes de ce huis clos terrifiant, en usant de différentes vitesses, en changeant de focales selon les moments et les personnages, prisonniers du surgissement de la violence dans leur vie quotidienne. Les otages, de la sidération à l’incompréhension, de la stupeur à la terreur, grappillent des bribes de vérité et entrevoient ce qui leur échappait jusque-là. Marion doit affronter ce qu’elle avait enfoui et le regard vacillant de ses proches.
La façon dont Laurent Mauvignier décrit la propagation intime et la progression de ces ondes de choc est sensationnelle. L’action se resserre et l’abîme s’élargit entre les personnages. Entre ceux, sans pitié, qui mènent la danse de cette dramatique prise d’otages et ceux, apeurés, tétanisés, qui cherchent par quels moyens sauver leur peau, s’insinue l’enfant, Ida, plongée dans la cruauté des adultes, exposée au feu des révélations dévastatrices.
Laurent Mauvignier distille d’infimes détails, décisifs, les parsème au milieu de ses phrases étirées. Son art du rebondissement, de l’inattendu, de la multiplication des énigmes, sur fond d’effroi, est captivant. Ce suspense tient sur plus de 600 pages et comme tous les bons livres, ce n’est pas vous qui n’arrivez pas à le lâcher, c’est lui qui ne vous lâche plus. Face à une réussite romanesque aussi éclatante, aussi maîtrisée, on se demande pourquoi les Goncourt persistent à le tenir à l’écart de leur sélection.
Un THRILLER de haute tenue .. Auteur Michel BUSSI Titre Les assassins de l'aube Avec ce pur thriller M. Bussi nous plonge dans...