Dans ce court récit, Antoine Choplin rend hommage à Ceija Stojka, cette artiste Rom d’origine autrichienne, inclassable.
Lors d’une cérémonie en l’ honneur de l’artiste et alors qu’un homme en complet déroule un discours officiel, la narratrice, amie d’enfance de Ceija Stojka et complice de vie, se souvient de son parcours hors norme.
Déportée à l’âge de dix ans, Ceija survit à trois camps de concentration, Auschwitz, Ravensbrück et Bergen-Belsen. C’est à 55 ans qu’elle rompt le silence et se lance dans un travail de mémoire, lequel donne lieu à plusieurs récits et à plusieurs milliers de dessins et de tableaux, alors qu’elle est autodidacte.
Le livre est accompagné de dessins de Ceija Stojka. D’une biographie, également.
Le travail de cette artiste fut classé dans l’art naïf, mais il va bien au-delà de cette dénomination, vis-à-vis des œuvres évoquant l’enfermement, le vécu des camps. Les périodes heureuses , de l’avant puis de l’après guerre sont traitées avec vigueur, mais les champs de fleurs et la campagne luxuriante sont souvent survolés d’oiseaux sombres, laissant planer l’angoisse.
Pour Antoine Choplin,la découverte de cette œuvre à été un saisissement, qu’il a traduit par des pages brûlantes de reconnaissance, dont l’écriture étreint doucement et joyeusement le souvenir d’une vie exta-ordinaire. Du grand art que ce bijou paru en septembre 2021 .
Marie Thérèse
