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jeudi 19 octobre 2023

çà m'énerve - Marie Ange Guillaume

 

 Ça m'énerve par Guillaume


Par pur esprit de vengeance, ce livre traite des nuisances. Pas les nuisances graves, comme la guerre, la mort et les avions qui se cassent la gueule. Non, juste les irritations, les furoncles, les gâchis d’humeur, les casse-couilles en tout genre, les hotlines, la feuille de laitue décorative piégée dans la sauce, les paperasses et les télécommandes, le principe de précaution, le garçon de café qui met trois plombes à noter votre présence, la housse de couette récalcitrante, la langue de bois, les chasseurs d’éléphants, la vieille dame à qui vous cédez votre place dans le bus et qui vous pompe l’air tout le reste du trajet. Bref, tout ce qui arrive à vous zigouiller une journée qui commençait si bien.

 

Depuis si longtemps que je ne m’en souviens pas, je n’avais autant ri à la lecture d’un livre.

Bien sûr, tout n’est pas risible, ou alors jaune. Voici un extrait (qui n’est pas sur Babelio)

 

LES TÉLÉCOMMANDES

 

Derrière mon poste de télé, sur le parquet, s'entasse un embrouillamini de spaghettis cuits al dente : les fils qui relient la télé à la box, la box au décodeur, le lecteur DVD à la box, la box au téléphone et plus si affinités. Néanmoins, tous ces fils et les trois télécommandes qui régissent l'ensemble sont censés me simplifier la vie. Me voilà donc peinarde, bien calée au creux de mon canapé, prête à regarder un chef-d'œuvre du cinéma arménien, quand le téléphone sonne. Machinalement, j'attrape le premier truc venu et me le colle contre l'oreille en appuyant sur la première touche venue. Comme c'est la commande du lecteur DVD et non le téléphone, le film fait « couic » et retourne au menu général. Comme ça continue de sonner, j'attrape le téléphone fixe mais ça continue de sonner quand même puisqu'on m'appelle sur mon portable. Quand je trouve enfin le portable, planqué sous le chien, le copain a raccroché et m'appelle sur le fixe. Entre-temps, le chat a sauté sur la télécommande du décodeur, ce qui fait que je n'ai plus de télé ni de téléphone - c'est hypersensible, ce système. Après avoir bidouillé quelques touches au hasard, je potasse le mode d'emploi traduit du coréen et, n'y comprenant que pouic, j'appelle la hot line. Je tombe sur un monsieur basé au Maroc qui me fait répéter deux fois mon pedigree (adresse, téléphone, numéro de Sécu, âge de mon chien, etc.), puis me fait exposer trois fois mon problème et, enfin, sur le ton du type qui vient de piger l'équation polynomiale de degré 5 (ça s'appelle une illumination), il me demande si, par hasard, je n'aurais pas déménagé. Parce que, des fois, quand on déménage, ça fiche tout en l'air. Un peu interloquée, je réponds que non, il ne me semble pas avoir déménagé entre 20 h 40 (ça marchait encore) et 21 heures (ça ne marchait plus), je m'en souviendrais. L'air déprimé, le « conseiller » me conseille finalement de rappeler le lendemain, vu que, la nuit, la hot line ne marche pas.

 

Rire vaut un steak, alors vous privez pas, c’est économique ! 

Raymonde


 

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