Partons pour la Grèce avec ce beau roman. Ici, l’émerveillement de l’auteur de « La Langue Maternelle » pour les mots, ne fait pas exception : tels des personnages à part entière, les mots semblent être convoqués, scrutés, interrogés et finalement sommés d’être des interprètes fidèles de la comédie qui se joue dans les pages !
Deux thèmes s’entremèlent dans ce roman d’apprentissage : d’une part la rencontre amoureuse qui déroute le narrateur, un cinquantenaire indépendant. D’autre part sa fascination pour l’œuvre d’un romancier allemand, alors que lui-même réalisateur de films sans grand succès désire écrire.
L’auteur déroule ces intrigues selon sa manière habituelle : perçante et négligente, profonde et joueuse …On parle pour son style de « petite musique » et c’est elle qui nous retient .Le texte vit de ce qui peut sembler, à tort, des parenthèses : interrogations sur l’identité, la filiation, l’écriture. Appels de l’homme, et sans doute aussi du citoyen d’un pays aux crises successives.
On trouve plaisir à parcourir les quartiers d’Athènes, ou à prendre le bateau pour les Cyclades aux côtés de ce guide . Vassilis Alexakis est un conteur malicieux , aux réminiscences d’Antiquité, de coutumes, de légendes.
Se laisser porter, suivre le regard doux-amer du personnage, est nécessaire si l’on veut tenter l’aventure de cette lecture et s’embarquer avec lui au moment où la vie le désarçonne.
Marie Thérèse
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