Michael STORA est psychologue et psychanalyste.
Addiction,
frustration , enfermement sur soi, obsession de la compétition, fake
news... Et si les réseaux sociaux nous rendaient asociaux.
Derrière
l'info continue sur Twitter, la pensée hyperpositive sur Facebook (
créée en 2008) la suprématie de l'image sur Instagram il y a cette idée
de nous enfermer dans une sorte de pensée unique. Au lieu de nous
enrichir, les réseaux sociaux nous appauvrissent dans ce que nous
sommes, dans notre capacité à penser le monde et à vivre ensemble;
Le
bonheur vu par Facebook correspond à la vision idéale de ses créateurs
originaires de la Côte Ouest des Etats Unis. Leur archétype est celui de
l'aisance matérielle avec un étalage à longueur de temps de toutes les
raisons qui font penser que votre vie est riche, palpitante, géniale en
un mot ...amazing. ( ce qui loin d'être le quotidien de chacun ( e ) ;
n'est ce pas ?)
Facebook vient réenchanter le monde et
l'utilisateur est prié d'en faire autant en publiant du contenu positif (
photos intimes, exploits etc...) . Le bonheur numérique serait donc une
manière de pallier une frustration dans le monde réel. On s'enferme
dans une réalité VIRTUELLE. Le bonheur numérique serait donc une fuite
en avant dans un monde idéalisé; il nous fait confondre le plaisir et le
bonheur.
La recherche du plaisir dévie le cerveau de son but qui
est le bonheur. Exploiter la vulnérabilité humaine semblerait être le
dessein des algorithmes et du design des réseaux sociaux ?
Tous les GAFAM reposent sur l'idée que le bonheur numérique est du gain. " Mao est mort vive Moa"
Ces réseaux exacerbèrent l'INDIDUALISME FORCENE. Dans la réalité Facebook a détruit toute créativité.
Des enfants en quête d'amour digital avec des réseaux qui assurent une présence rassurante et permanente presque maternelle.
Les réseaux permettent de mettre en scène son SOI.
Par contre pourquoi les réseaux attirent-ils tant la violence, la haine ?
L'hyper
exhibition du bonheur et du bien être matériel proposés par les réseaux
sociaux et la comparaison éternelle que cela engendre ont sans doute
favorisé l'amertume d'une certaine partie de la population. A l'abri des
regards, les écrans ont le même effet désinhibiteur que l'alcool. Les
réseaux sociaux participent à nous enfermer et donc au débat.Le monde se
définit qu'en termes de Oui/ Non ( 0, 1 )
L'algorithme créé des
bulles dans lesquelles on se sent bien mais qui nous enferment toujours
un peu plus nous empêchant de découvrir ce qu'il y a au delà.
Les cookies ne sont rien d'autres que des techniques d'hameçonnage destinés à faire de nous des poissons pris dans un filet.
Tous les outils sont bons pour créer un raccourci de la pensée.
Internet est devenu une sorte de matrice dans laquelle on est dans l'illusion de liberté et où tout est possible.
Mark ZUCKERGER a créé Facebook parce qu'il avait besoin de vivre son psyché.
Les
réseaux sociaux ont un pouvoir hypnotisant car les influenceurs peuvent
engendrer de la souffrance à saisir que l'idéal de bien être, de
réussite à tout prix est en soi un piège pour l'être humain qui réduit
sa capacité à supporter l'échec.
Les réseaux sociaux
nous montrent -ils pas de nous et de notre société peut être notre
dérive en appelant notre prudence avec attention?
Jean Claude.
https://www.youtube.com/watch?v=0gEBx_aVMiI
https://www.youtube.com/watch?v=EFwhSvnPUd8