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lundi 10 octobre 2022

Les leçons de Béthanie Sylviane Landrivon

 

 Les Leçons de Béthanie


Sylviane Landrivon est Docteur en Théologie, laïque  et oeuvre pour l'interprétation et la transmission de la Parole Biblique.

Par cet essai elle nous pose la question  de pourquoi les fonctions d'église  seraient uniquement réservées aux hommes.

Pour répondre à cette question elle s'appuie sur plusieurs figures féminines de la Bible; Marie, Marthe et Marie de Béthanie  qui permettent à Jésus d'anticiper l'exposé de sa mission; c'est Marie de Magdala qui transmet l'incroyable nouvelle de la résurrection du Christ.

Pour Sylviane Landrivon , il est temps de libérer l'Eglise d'un cléricalisme qui confisque la Parole.

Par cet essai on peut lire : Le magistère enseigne que la célébration de la messe n'est pas seulement la présentation du sacrifice du christ mais le sacrifice actuel de tous les croyants unis pour " le salut du monde" . ( vraiment d'actualité !)

ou encore ; Nous sommes toutes et tous conviés à communier au corps et au sang du Christ mais où est-il dit qu'un être humain doive se considérer comme placé au dessus des autres pour imiter seul les paroles et les actes de Jésus?

( A noter que le cléricalisme masculin a été imposé au 6ème siècle par Grégoire Le Grand  ( en totale opposition aux divers rejets du Temple par Jésus) )

ou encore ; Dieu se communique à chacun dans un face à face personnel qui l'enjoint à vivre dans un esprit d'alliance et d'amour avec son prochain , avec tous .  ( Amour veut dire " faire plaisir"....)

Et beaucoup à lire  et à relire...

Bref à méditer    car " la vraie richesse de la vie est la conscience de ce que l'on vit à l'instant présent " ... n'est ce pas ?


Jean Claude

 Dans La Croix :

Théologienne, laïque, Sylvaine Landrivon s’attache à montrer dans ce livre que rien dans les Écritures n’interdit de confier à des femmes « les charges de service que sont l’enseignement, la sanctification et la gouvernance » dans l’Église catholique.

D’abord parce que, dans les Évangiles, celui de Jean surtout, les femmes sont les premières, largement avant les Douze (dont elle dresse un portrait peu glorieux), à comprendre l’identité et la messianité de Jésus. Marthe de Béthanie reconnaît sa nature divine. Marie, sa sœur, pressent sa mort et sa résurrection. Marie de Magdala reçoit la Bonne Nouvelle de la Résurrection et la mission d’aller l’annoncer aux apôtres. À elles trois, elles tracent « le chemin à effectuer pour comprendre que l’homme Jésus n’est pas seulement vrai homme mais vrai Dieu », résume l’autrice.

Le sens de l’incarnation

De quel Dieu parle-t-on ? À la suite d’Irénée de Lyon, Sylvaine Landrivon rappelle le sens de l’Incarnation : Dieu s’est fait homme pour que l’homme soit divinisé. «La vocation de l’être humain n’est définitivement pas de se laisser humilier, de vivre courbé et à genoux, estime-t-elle. Comme l’explique Irénée, le Christ est venu faire sortir l’humanité de sa condition “étendue” dans la mort et le péché qui la clouaient au sol, pour rendre à chacun la liberté de se redresser. » Pour elle, le choix librement consenti par Marie de se vouloir « servante du Seigneur » dans le Magnificat « n’oriente pas les femmes vers une soumission et une obéissance aux hommes ».

L’autrice tente alors d’en tirer les conséquences pratiques et de présenter « quelques propositions pour aujourd’hui ». Revenant sur l’histoire des premières communautés chrétiennes, en relisant saint Paul, elle rappelle que « les femmes tout autant que les hommes ont contribué à la vie de la communauté religieuse et qu’elles ont exercé des responsabilités parfois importantes ». Mais, en quelques décennies à peine, « la collusion grandissante entre les instances politiques et religieuses » ouvre la porte au goût du pouvoir, qui peut « s’infiltrer dans les volontés de se mettre au service de la Parole ». Se constitue alors la structure ecclésiale que nous connaissons encore, « calquée sur l’armée romaine et son pouvoir temporel ».

On l’aura compris, Sylvaine Landrivon dénonce vigoureusement un système qui établit une caste de prêtres strictement masculine se réservant toutes les charges d’enseignement, de sanctification et de gouvernance. Confondant aussi sacré et sainteté, et divisant l’humanité en classes d’inégale valeur. Aujourd’hui, comment sortir du cléricalisme et « redistribuer la parole » ?

« Décléricaliser l’eucharistie »

Écartant la revendication de l’ordination pour les femmes, « car c’est le statut même de prêtre qui est à réinterroger », elle invite d’abord à « décléricaliser l’eucharistie ». Elle estime que l’on a survalorisé la consécration « au détriment de la communion », faisant du prêtre un nouveau « sacrificateur » là où il faudrait voir en lui le représentant de la communauté qui, ensemble, « fait mémorial » de la mort et de la résurrection du Christ.

Elle invite à retrouver la fraîcheur des assemblées domestiques des premiers siècles, à la faveur de la diminution du nombre de prêtres et de l’expérience des récents confinements. Et puis à ouvrir une Église encore trop portée à l’exclusion, des divorcés-remariés, des homosexuels… et des femmes. Car, dit-elle, « si le Christ s’est fait humain et a dû choisir un genre, ce n’était pas pour exclure l’autre ».


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