L’époque : les années d’ avant , pendant, et peu après la seconde guerre mondiale.
Les lieux : aussi bien Rome, que la Suisse limitrophe de l’Italie, ou encore le quartier du Vieux Port, et quelques autres étapes d’une fuite âpre, en Europe, devant des rafles…
La narration n’a donc rien de linéaire, entre l’ambiance paisible d’un chalet de montagne et les périls déchaînés par les lois raciales. Mais ses fils, tissés le plus souvent par le regard avide d’une enfant scrutant la vie d’adultes pleins de secrètes passions, de conflits, de non-dits, forment une trame sûre. Et si l’aspect romantique est omniprésent, alors que sous le regard déçu de la mère égoïste et vieillie, se nouent les intrigues d’enfants désormais adultes, il faut s’attendre aux drames lorsque surgit incognito dans le refuge suisse un jeune intellectuel juif , ami d’une partie de la famille italienne…
Le raffinement de l’écriture est si prenant que l’on oublie un temps les perplexités causées par de mystérieuses imprécisions .Car tout n’est pas dit sur les enfants , naturels ou adoptés, de la maîtresse des lieux ! Fort à propos il nous suffira heureusement d’entrer, tout à la fin du livre, au café Hanselmann, pour que se fasse une lumière et que nous aimions encore plus ce beau roman.
Un livre paru en 1995, chez Rivages poche, bibliothèque étrangère
Marie Thérèse
