L’art de perdre. Alice Zeniter. Prix Goncourt des lycéens en 2017.
C’est l’histoire des vainqueurs, comme souvent…
Naima est une jeune femme moderne, tout à fait intégrée dans la société
française, à part son prénom, peut-être, qui fait d’elle, qu’elle le veuille ou non,
une descendante d’immigrés, et pourtant, dans sa famille, personne ne lui a
jamais vraiment raconté ses origines.
Tout commence avec son grand père, Ali, un montagnard kabyle, qu’elle n’a pas
connu, elle sait juste que c’était « un harki », c'est-à-dire un habitant de l’Algérie
de confession musulmane, à qui on avait, en 1947, accordé la nationalité
française (rappel : la nationalité algérienne n’existait pas encore, à cette époque,
les autres étaient « des indigènes).
Vers 1954, pour enrayer les mouvements d’indépendance, l’armée avait vidé les
villages de leurs habitants et les avait regroupés dans des camps. C’est ce qui
était arrivé à Ali, le grand père de Naïma. Pour subsister, la seule solution pour
lui avait été de s’enrôler dans l’armée française
Une fois l’indépendance de l’Algérie proclamée, les harkis et toute leur famille
furent entassés sur des bateaux et ramenés en France, où ils se retrouvèrent dans
des camps, qui ne valaient pas mieux que ceux qu’ils avaient connus en Algérie.
Naïma aimerait bien qu’on lui en parle, mais Ali est mort depuis longtemps, et
sa femme, Yemma, ne parle pas français. Il y a bien Hamid, son père, né en
Algérie et arrivé en France vers 1962, mais il ne souhaite pas parler de son
enfance « au bled ».
La partie suivante m’a un peu ennuyée, il y a d’abord ( et enfin) le départ du
camp, toute la famille se retrouve en HLM…Il y a une salle de bains, quel luxe !
Les gosses ne peuvent pas attendre et se vautrent à plusieurs dans la baignoire.
Ils ne connaissaient pas ça !
Les générations se succèdent, progressent, on achète une maison, il y a l’école,
le racisme…Petit exemple : un des enfants a reçu, un peu par erreur, le prénom
de Claude. Devenu adulte, il est retenu au commissariat, on ne peut pas
s’appeler Claude quand on l’air d’un Algérien, donc ses papiers sont faux… !
Dans la 3 ème partie, Naïma, qui a un poste important dans une galerie d’art, se
rend à Tizi Ouzou, après avoir bien hésité, pour essayer de récupérer quelques
œuvres d’un peintre connu, en vue d’une exposition.
Elle ira en bateau, pour essayer de renouer les fils qui la relient à ses grands-
parents, mais bien sûr, en Algérie aussi, elle est une étrangère.
Anne
https://www.youtube.com/watch?v=RhCTaRgZwYU
https://www.youtube.com/watch?v=0E07LY1JeDE
https://www.youtube.com/watch?v=d4W5lr_U8f0
https://www.youtube.com/watch?v=pHtOHKb4pks