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lundi 11 janvier 2021

Le petit matin Christine de Rivoyre

 

 

 Le petit matin par Rivoyre

 

Le petit matin. Christine de Rivoyre (1968, prix Interallié) )

L’action se passe dans les Landes en 1941. Nina a 17 ans, et vit dans un petit village, entre Bonne Maman, dite « Feuzojou », sa tante Eva, qu’elle surnomme Cracra (et qui la détestent, on nous dit pourquoi), son père, et son cousin Jean, à peine plus âgé qu’elle. Elle en est amoureuse, mais pour lui, elle n’est qu’un copain de plus, qu’il taquine et tyrannise depuis l’enfance.

Leur seule différence, c’est qu’elle est, comme son père, passionnée  d’équitation, passion que Jean ne comprend pas.

Tous les jours, Nina monte Querelle, sa jument, ce qui nous donne à voir et sentir les paysages des Landes, leurs couleurs, leurs odeurs…on s’y croirait !

Le village est occupé par les Allemands, ils investissent le domaine, et bien sûr, réquisitionnent tout ce qu’ils peuvent trouver de mangeable ou d’intéressant. Et comme partout, les villageois se débrouillent, boivent du café au lupin, mangent de la salade de chardons, fabriquent du sucre de citrouille, etc. Sans parler du pauvre cochon Robinson qui sera sacrifié comme il se doit, au grand dam de Nina et de son cousin.

La grande maison où vivent Nina et sa famille est occupée par les Allemands. Pas moyen de s’y soustraire, bien entendu, mais (quelle surprise !) ces officiers-là sont aussi des hommes bien élevés, discrets, qui célèbrent Noël, jouent du piano, et surtout, exigent de monter les chevaux.  Nina s’indigne, mais est bien obligée d’admettre que cet officier est aussi bon cavalier qu’elle, qu’il est cultivé, attentionné…

Pour Noël, il lui offre un magnifique cadeau : deux sacs d’avoine, régal que les chevaux n’ont pas dégusté depuis des mois.

Nous avons droit, en contrepoint, à la Résistance, que Jean essaye de rejoindre par tous les moyens, et au camp, également, situé à quelques kilomètres, où sont parqués des prisonniers de guerre issus de nos colonies, (l’un deux essayera de s’enfuir…)

Et surtout le morceau de bravoure, c’est l’accouchement, en pleine nuit, de Querelle.  Le père de Nina fait de son mieux, aidé par sa fille, mais il n’y connait pas grand-chose, il envoie chercher la sœur Marie-Emilienne, une religieuse qui a quelques notions de médecine, et soigne les gens avec des plantes. C’est elle qui cachera la tête de la jument sous ses cotillons au moment de l’expulsion du poulain. (Une prière, ensuite, bien entendu !)

Christine de Rivoyre a un style bien à elle, délicat, comme parfumé…Un livre à lire et à relire.

 

Anne 

 

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